Les représentations des relations libano-syriennes dans les déclarations ministérielles libanaises (1970-2016)

Abstract

Cet article se propose d’analyser les modalités de l’expression des relations libano-syriennes dans le discours officiel libanais et plus particulièrement dans les déclarations ministérielles de 1970 à 2016, appelées en France « déclarations de politique générale » et qui ne sont autres que la vision et le programme du gouvernement fraichement constitué. En effet, « énoncer un discours, c’est vouloir agir sur autrui. Le discours a ainsi un objectif performatif : c’est un acte volontariste d’influence. » (Seignour, 2011, 31). C’est d’autant plus vrai que dans le cas de notre étude, les déclarations ministérielles sont adressées non seulement à l’Assemblée Nationale dans le but d’obtenir sa confiance, mais aussi à toute la population libanaise, voire à la communauté internationale. A travers l’analyse du discours qui rapporte ce dernier à ses « conditions sociohistoriques de production et de circulation [et] met à jour [son] idéologie sous-jacente. » (Détrie et al., 2001, 8), nous allons essayer de déchiffrer le dit et le non-dit de ces déclarations, en essayant d’exploiter les données de ce que Foucault appelle « l’espace collatéral », puisqu’ « un énoncé a toujours des marges peuplées d’autres énoncés » (1969, 128). De plus, comme la période étudiée est assez étendue, nous allons examiner comment le début de la guerre civile libanaise en 1975 et l’intervention de l’armée syrienne sur le sol libanais en 1976, le retrait des troupes syriennes en 2005 ainsi que le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011 ont eu une influence directe sur ce discours.