L’annonce des décès chez les grecs orthodoxes de Beyrouth d'après les rubriques nécrologiques de la revue Al Hadiyat (1883-1889) : terminologie et attitudes face à la mort

Abstract

Les cris de douleur poussés par l'entourage du défunt constituaient le premier signal de l'arrivée d'un malheur. Ces cris étaient rapidement sinon conjointement relayés par les lieux de culte des différentes communautés qui, à travers un message codé et précis (sonorités particulières de la cloche ou diffusion de certains versets coraniques), notifiaient au groupe social la disparition d'un de ses membres. Le rythme, la sonorité et les gammes pouvant annoncer l'agonie, le décès, la fin de l'enterrement (Preismerk 1983 : 35-37) ou encore le sexe, l’âge et la place sociale du défunt. Dans les montagnes Libanaises, ce message répandu par l'église était appelé tintement de tristesse. Dès qu'il résonnait, les villageois abandonnaient aussitôt leurs activités pour se rendre à la demeure du défunt où ils se rassemblaient pour porter assistance à la famille endeuillée. Il était sans doute de même dans les bourgs et les centres urbains du littoral levantin.