Écriture plurielle et ambivalence dans Ronce-Rose d'Éric Chevillard

Abstract

Ce mémoire se propose d'interroger les mécanismes de l'écriture plurielle dans Ronce-Rose d'Éric Chevillard et de mettre en évidence une certaine ambivalence qui résulte de la porosité de la frontière entre le factice et le factuel. Avec ce roman, le lecteur entre dans le carnet/journal qu'entretient le personnage féminin de Ronce-Rose et auquel il confie ses secrets et son existence d'enfant en quête d'un certain Mâchefer, son père adoptif devine-t-on, en tout cas en quête dune image paternelle. L'imagination fertile de l'enfant et ses raisonnements tantôt logiques tantôt absurdes créent des ruptures dans le récit qui affectent même l'espace du roman. Ainsi, la mise en scène dune figure de diariste et sa traversée d'un bout à l'autre du monde en passant par l'entre-deux offrent à l'écrivain cette possibilité de franchir de biais tout le monde littéraire et dy porter un regard critique. Tous les procédés de l'équivoque sont là, à sa disposition, pour faire feu (ou flèche) de tout bois: polyphonie, dialogisme, jeux théâtraux, discontinuité, hybridation, mise en abyme, simulacres, intertextualité, hypertextualité… De par son expression et son style, Chevillard nous offre, à partir d'éléments épars, un art poétique singulier.